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The Sleeping Glow

Cette vision ne peut être véritable,
Qu’ai-je bien pu faire de mal
Pour mériter sous mes yeux telles images ?
Dieu, faites que ce ne soit qu’un mirage.

Je te vois, faible, vulnérable,
Tremblante de peur et de larmes.
Je t’entends murmurer, implorer,
Et discrètement m’appeler.

Tous autour attendent, tous pleurent,
Se rappelant leurs souvenirs, leurs peurs.
Je ne peux que te contempler, priant sans foi,
Une ombre que tu vois pour la première et dernière fois.

L’aiguille tourne, le long temps passe,
Te poussant chaque minute vers le trépas.
Cette ombre grandit, occupant tout l’espace.
Pitié, reste encore, ne me laisse pas.

Lentement, ta main retombe, tu tournes la tête.
Lentement, tu t’éteins, la vie s’arrête,
Laissant juste un soupir comme un adieu,
Avant que pour toujours tu fermes les yeux.

Les gens partent. Tous ne comprennent pas
Le sens de la vie, dans ce monde ici-bas.
Je ne pourrais pas me résoudre à te laisser.
Tout ce que je voudrais, c’est te rappeler :

Chaque seconde que tu as vécue,
Chaque geste que tu as fait,
Chaque image que tu as vue,
Chaque larme que tu as versée,
Chaque souffle que tu as pris,
Chaque chose que tu savais,
Chaque mot que tu m’as dit,
Chaque personne que tu as aimée,
Chaque souvenir que tu as,
Jusqu’à cette heure-là.

Me résigner à tout jamais ne suffit pas,
Ici n’est pas fait pour moi.
Je me refuse, seul, à t’oublier,
Tout en bas, pour toujours à tes côtés.

Je t’aperçois, je te vois me sourire.
Pardonne-moi de n’avoir pu te secourir.
J’ai presque atteint l’autre rive.
Ne t’inquiète pas. Je t’aime. J’arrive.